A quoi renvoie “Civism saves lives” ?
C’est le nom de notre association qui veut dire en français « le civisme sauve des vies ». Nous avons choisi un sigle en anglais pour mettre à l’honneur le bilinguisme dans notre pays. L’association a pour but de promouvoir le civisme dans la société en mettant l’accent sur l’éducation de proximité des plus jeunes car ils sont plus susceptibles d’en intégrer les notions et d’adopter des comportements civiques en grandissant. Nous ambitionnons mettre sur pied différents projets qui auront pour but de saisir des problèmes spécifiques rencontrés dans notre société du fait de l’incivisme (morbidité sur nos routes, prolifération et consommation grandissantes des drogues en milieux jeunes ; insalubrité dans nos cités ; dégradation des biens communs …etc.) Nous sommes partis du constat selon lequel l’incivisme des usagers de la route sur nos axes conduit à des accidents. Cet incivisme sur nos axes routiers a motivé la création de notre association en vue de militer pour le changement des comportements sur les axes routiers et dans tous les domaines de la vie.
Quel sens donner aux deux activités que vous organisez le 9 et 10 février prochain à Yaoundé ?
Retenons d’abord que le thème de cette mobilisation, c’est « fête de la jeunesse sans accidents ». Il s’agit de sensibiliser dès le bas âge pour nous donner la chance d’avoir des citoyens modèles qui auront l’opportunité d’inverser la tendance par rapport aux hécatombes que nous connaissons sur nos routes depuis quelques années à cause de l’incivisme des usagers.
Concrètement, nous irons le 09 février avec les bénévoles à l’école du Centre située en face de la Cour d’Appel de Yaoundé. Nous allons échanger avec les tout-petits sur les règles principales du Code de la route. Pour cela, nous serons accompagnés d’un moniteur d’auto-école et de deux inspecteurs du ministère de l’Education de base spécialisée dans la sécurité routière en milieu scolaire. C’est donc un échange avec les enfants et les enseignants sur les outils signalétiques de la sécurité routière, de la pédagogie pour montrer les dangers de l’incivisme routier et enfin, nous aurons des ateliers de confection de ces mêmes outils par les enfants. Ça c’est pour la partie pédagogique qui va se dérouler à l’intérieur de l’établissement. Ensuite, la phase pratique. Nous allons nous déporter sur la voie publique attenante pour un cas pratique, question de réguler la circulation, en aidant les enfants à traverser la chaussée en toute sécurité et en expliquant aux autres usagers, le bien-fondé de toujours céder la priorité aux piétons. Le10 février, ce sera le programme identique à partir de 10h au complexe éducatif bilingue Sainte Justine « les Timous » situé à l’avenue Marc-Vivien Foé au quartier Omnisport. Nous serons accompagnés pendant ces deux journées de sensibilisation, du parrain de l’évènement l’ambassadeur itinérant Albert Roger Milla et sa Fondation Cœur d’Afrique, d’Esther Ngo Bougha, responsable de la cellule de communication au ministère des Transports et d’un représentant du ministère des Relations extérieures et un autre du ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique.
Pourquoi avoir ciblé la semaine de la Jeunesse ? Où étiez-vous les années précédentes ?
Nous sommes une jeune association légalisée le 23 avril 2019 et les premières actions ont été menées dans la foulée jusqu’au mois de juin à Douala au lieu-dit « Carrefour Ancienne soudanaise » ; à Yaoundé au poste de péage de Mbankomo et l’Avenue du 20 mai et à Bafoussam au niveau du Carrefour Tamdja. L’année 2020ne nous a pas permis de nous déployer en raison de la crise sanitaire à covid-19.Certes la pandémie n’est pas encore éloignée mais nous estimons qu’avec le faible taux de contamination au Cameroun, nous pouvons quand même relancer nos activités tout en respectant les mesures barrières édictées par l’Organisation mondiale de la santé et le gouvernement camerounais. D’où ma présence au Cameroun depuis le 14 janvier en provenance de mon lieu de résidence qui est la ville de Lilles en France. Le choix de la fête de la jeunesse n’est pas anodin parce que nous souhaitons focaliser notre action vers la jeunesse et la petite enfance (maternelle et primaire Ndlr) d’autant plus que nous venons d’obtenir notre agrément du ministère de l’Education de base.
D’où vous viennent les fonds pour financer ces actions surtout en ces temps de restriction budgétaire ?
L’action fonctionne aujourd’hui grâce aux cotisations des membres mais sur tout de mes fonds propres. Nous n’avons aucune subvention ni du public, ni du privé. Toutefois, nous serons heureux de nous faire accompagner par le gouvernement, le secteur privé, des mécènes ou des personnes de bonne volonté pour nous permettre de mener à bien nos activités non seulement à Douala, Yaoundé et Bafoussam mais également sur toute l’étendue du territoire national. Pour l’heure, trois coordinations sont actives : Littoral, Centre et Ouest. L’objectif c’est d’avoir une coordination dans chacune des dix régions de notre pays. Le grand Nord qui réunit les trois régions du Septentrion et l’Est sont déjà sur pied mais nous manquons de moyens pour nous déployer dans ces régions. A ce propos, nos bénévoles sont indemnisés pour chaque sortie. A cela se greffe l’impression des tracts, des banderoles, des roll-up, et tous les outils et accessoires de sensibilisation. Nous souhaitons aussi que nos bénévoles soient assurés pendant les missions de sensibilisation sur le terrain. Tout comme nous souhaitons être accompagné par les pouvoirs publics ou toute autre entreprise de Btp et Transport et même celles qui gravitent autour de l’écosystème de la route afin q qu’ils nous fournissent du matériel de sensibilisation à l’instar des chasubles, cônes, les panneaux de signalisation, les feux mobiles, les peintures réfléchissantes et autres outils didactiques pour nous permettre de mener à bien nos campagnes de sensibilisation. Bref, toutes les subventions de quelque nature que ce soit, sont les bienvenues.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que la sécurité routière est comme votre fonds de commerce ?
Cette question me fait sourire ! Je suis d’abord une victime heureuse d’accident de la circulation (26 décembre 2010 à 6h30 à Dibombari sur l’axe Douala-Bafang) avec un traumatisme encore présent dix ans après. C’est vous dire que ce projet, c’est d’abord ma thérapie et comme tout malade chronique, je ne compte pas à la dépense pour me soigner. Je dois aussi souligner que nous ne bénéficions à ce jour, d’aucun accompagnement de qui ce soit. Et ce n’est que la détermination, l’engagement et l’implication de nos bénévoles qui permettent de mener toutes les activités de sensibilisation depuis la création de l’association, qui je rappelle, est une association à but non lucratif.
Pour nous contacter, il faut visiter notre page Facebook civism saves lives ; nous suivre sur twitter @CISAL4 ou nous écrire àl a boite postale 12781 Douala ; email :
civismsaveslives@gmail.com.