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Les envois de fonds de la diaspora du Cameroun, une faible contribution de 0,9 % au PIB (Pnud)

Dans le cadre d’une récente étude, intitulée « Evaluation du financement du développement [EFD] au Cameroun » et financée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), il ressort que, comparativement à des pays comme le Ghana, la RDC, l’Éthiopie, le Kenya, le Mali, le Sénégal, l’Afrique du Sud ou la Tunisie, la diaspora camerounaise contribue très peu au financement de l’économie nationale.

A titre d’illustration, explique le rapport, dans un pays comme le Ghana, le montant des flux financiers reçus de la diaspora, sous forme de transferts courants, s’est élevé en 2017 à 3 536 millions de dollars (un peu plus de 2 000 milliards FCFA) tandis que la même année, le Cameroun ne recevait que 316 millions de dollars (environ 185 milliards FCFA).

Au cours de la période sous revue, les transferts courants ont représenté 13% du PIB aux Comores, 10% du PIB au Sénégal, 8,45% au Togo, 6% au Ghana, 7% au Mali et seulement 0,9% du PIB du Cameroun.

Dans une première hypothèse, le rapport pense que la faible mobilisation des fonds de la diaspora au Cameroun pourrait se justifier par les coûts associés au transfert de fonds avant de se raviser. « L’analyse révèle que cela n’est pas le cas ; car, le coût de transaction moyen qu’il faut supporter pour transférer les fonds au Cameroun est l’un des plus faibles en Afrique. […] Ces coûts représentent environ 4% du montant à transférer au Cameroun alors que dans des pays comme le Bénin, le Botswana ou la Namibie, ils sont supérieurs à 15% ».

Pour le Pnud, ce phénomène confirme la nécessité de mener des études pour identifier les facteurs déterminants du transfert des fonds, et les voies par lesquelles ces transferts sont canalisés.

« La faible implication de la diaspora camerounaise dans le développement du pays mérite donc d’être adressée par des études approfondies allant de l’évaluation, ne serait-ce qu’approximative, de son potentiel d’épargne, à la recherche des instruments spécifiques pouvant inciter les Camerounais vivant à l’étranger à investir davantage dans leur pays d’origine », suggère le rapport.

Le Pnud pense qu’il est souhaitable que les collectivités territoriales soient davantage associées à toutes les initiatives et autres plateformes de dialogue avec la diaspora afin que celle-ci leur présente les projets de développement local qui bénéficieraient non seulement au Cameroun dans son ensemble, mais aussi à leurs familles et à leurs proches vivant dans les coins reculés du pays.

Sylvain Andzongo

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